Tunisie : une première historique pour la chirurgie robotique digestive

Le mardi 11 novembre 2025, l’Hôpital Charles Nicolle à Tunis a réalisé avec succès la toute première intervention de chirurgie digestive assistée par robot en Tunisie. Cette opération pionnière marque une nouvelle ère pour la médecine tunisienne, en introduisant des techniques de pointe jusque‑là peu présentes dans le pays.

Contexte et déroulement de l’intervention

L’intervention concernait une patiente de 38 ans, souffrant d’une pathologie biliaire, sur laquelle a été réalisée une ablation de la vésicule biliaire (cholécystectomie) en 45 minutes. L’équipe du service de chirurgie générale «B», sous la direction du Ramzi Nouira, a utilisé un système robotique récemment installé au bloc opératoire de l’établissement.

Le matériel a été acquis dans le cadre d’un partenariat tuniso‑coréen ; une équipe tunisienne a suivi une formation en Corée du Sud, tandis qu’une délégation coréenne a assuré l’installation et la formation sur place.

Pourquoi la chirurgie robotique digestive ?

La chirurgie robotique permet une très grande précision dans les gestes opératoires, réduit le saignement, les complications et la durée d’hospitalisation. Elle est particulièrement utile dans les interventions complexes : résections hépatiques, coliques, biliaires ou encore oncologiques.

En Tunisie, cette avancée permet de passer d’une chirurgie laparoscopique standard vers des interventions plus sophistiquées, renforçant ainsi les capacités nationales en soins chirurgicaux de haut niveau.

Impacts pour le système de santé tunisien

Cette réussite est non seulement importante sur le plan technique, mais elle représente également un signifiant pour l’attractivité de la Tunisie dans le domaine de la santé. Elle peut encourager la formation de chirurgiens spécialisés, le développement d’infrastructures modernes et éventuellement l’accueil de patients venus de l’étranger (tourisme médical).

De plus, l’introduction de technologies robotiques dans les hôpitaux publics pourrait contribuer à réduire les délais d’attente, améliorer les résultats opératoires et diminuer les coûts à long terme grâce à la réduction des complications.

Défis et perspectives

Malgré ce succès, plusieurs défis restent à relever : le coût élevé des équipements robotiques, la nécessité d’une maintenance spécialisée, la formation continue des équipes médicales et paramédicales, et l’intégration de ces technologies dans les services hospitaliers existants.

À l’avenir, l’hôpital prévoit d’étendre l’utilisation du robot chirurgical à d’autres interventions digestives plus complexes, comme la résection partielle du foie ou du côlon.